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associations& ONG

Enquête publique sur les périmètres de protection du forage de Nevoy

Publié le 12 Décembre 2012

Les périmètres de protection envisagés aux abords du captage des eaux souterraines destinées à l’alimentation humaine doivent faire l’objet d’une extrême attention car toute pollution risque d’entraîner des conséquences plus ou moins graves sur la santé des populations qui sont amenées à en faire usage.

Il convient donc d’examiner avec attention toute action qui risquerait de porter atteinte à cet élément dont les êtres vivants ne peuvent se dispenser.

A cet égard, il convient déjà de remarquer qu’il n’existe aucune réglementation (compte tenu de certaines particularités locales à répertorier) définissant l’étendue nécessaire à garantir toute intrusion intempestive de substances polluantes dans l’élément liquide appelées à être absorbées.

Or, dans le cas présent, force est de remarquer l’absence de périmètre de protection éloigné. C’est une lacune car des pollutions d’origines diverses peuvent se produire loin en amont du courant général de circulation des eaux souterraines ; en l’occurrence ici, grossièrement nord-est/sud-ouest.

Or, dans cette direction, deux installations préexistantes sont préoccupantes.

1er le camp militaire de Nevoy. L’on sait bien que cette activité n’est pas sans être en nécessité d’utiliser divers produits plus où moins toxiques ‘ carburant et huile moteur en particulier avec les fuites possibles). Or, rien n’est dit de ce qui se fait dans cette enceinte et des contrôles qui devraient pouvoir s’y effectuer afin d’éviter tout évènement pénalisant pour les eaux de nappe circulant sous la surface occupée.

2 eme La ferme de la « grande Brosse » ; exploitation agricole avec tous les ingrédients phytosanitaires : a) stockés sur place même pour un temps limité, b) utilisés sur les terres avoisinantes et, enfin, c) par les détritus propres à l’entretient de 80 vaches laitières dont on nous dit que les stockages de fumiers et purins ne sont pas étanches.

Au passage, tout de même ; étrange que depuis 2005, date de mise en exploitation du forage, ce problème semble t-il, n’ait pas encore été résolu à ce jour.

C’est sans doute pour cela que les documents soumis à notre attention soulignent à juste raison qu’en liaison avec l’utilisation de quantités importantes d’azote à titre d’engrais, les analyses concernant ce forage révèlent une pollution importante ; supérieure à un autre un peu plus éloigné et donc beaucoup moins soumis à des infiltrations de ce genre.

C’est ce qui prouve aussi que, malgré la présence de couches d’argiles diversement imperméables (la percolation, même très ralentie, finissant toujours par traverser, à l’issue d’un temps plus ou moins long, cette barrière intermédiaire), les eaux profondes ne peuvent être exclues de toute contamination.

D’ailleurs, force est de constater qu’une exploitation agricole située à l’intérieur, ou même à proximité immédiate de la zone d’appel (cas de la ferme susdite) est incompatible avec la protection efficace d’un forage destiné à l’alimentation des populations.

En eau grandissant. Elles doivent donc veiller à protéger leur ressource au maximum. Pour ce faire, rien ne vaut une exploitation agricole du type bio sur l’emplacement concerné. (Nous en avons insuffisamment en France alors que la demande en végétaux cultivés naturellement est en pleine extension).

Les pesticides et les engrais chimiques y sont interdits. La qualité de l’eau filtrant sur ces sols est donc assurée.

Les SAFER, avec l’aide des différents pouvoirs publics devraient avoir la possibilité : soit de racheter les surfaces privées entrant dans les périmètres protégés pour les recéder à bas prix à des exploitants bio, soit d’aider les possesseurs actuels qui y consentiraient, à reconvertir leurs terres dans ce type de cultures prometteur en raison de débouchés assurés.

C’est donc en ce sens que nous invitons Monsieur le Commissaire enquêteur à formuler sa recommandation. C’est l’une et l’autre des solutions possibles pour éviter d’avoir à refaire les frais de nouveaux forages (de plus en plus difficile à trouver d’ailleurs), parce que ceux existants deviennent inutilisables par suite de protections insuffisantes ou inadaptées.

Pierre Pothée.

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