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associations& ONG

La terre nous fait vivre, la souiller c’est aliéner le futur des populations

Publié le 12 Décembre 2012

La terre  nous fait vivre, la souiller c’est aliéner le futur des populations

L’avis du MNLE 45 sur l’épandage des boues.

Une fois de plus, l’on se trouve en face d’un projet d’épandage des boues de station d’épuration des eaux usées sur les terres agricoles de notre département.

Il est quand même un tantinet contradictoire que d’un coté, on retire une partie des éléments plus ou moins toxiques des effluents en provenance des industries, de l’artisanat et des particuliers afin de ne pas salir nos rivières et ainsi intoxiquer les divers animaux qui si trouvent ; et que ,de l’autre, on envisage sans état d’âme de polluer les surfaces agraires qui servent de substrat aux végétaux dont les êtres humains se nourrissent.

Les sols de nos campagnes c’est le support des plantes qui nous permettent de vivre. Si ces plantes sont imprégnées de substances nocives qu’elles vont absorber par les racines dans les terres qui les hébergent ; ce sont les tissus et les organes des êtres vivants qui vont les consommer et qui en seront affectés avec toutes les conséquences qui risqueront de s’ensuivre : désordre organique, faiblesse articulaire et musculaire, maladies physiques et neurodégénératives, cancer etc.…

Oh bien sûr, on nous affirme avec conviction que toutes les précautions sont prises pour que ces polluants restent confinés dans des proportions non dommageables car des normes existent et permettent-nous dit-on de nous protéger contre les excès possibles de contaminants.

Or cette manière de présenter les choses est bien trop simpliste pour être rassurante.

En effet ; c’est exact, il existe une réglementation établie en fonction des différents éléments existants dans ces déchets .Chacune des substances présentes dans ses boues doit rester contingentée en dessous d’un seuil déterminé.

Le problème c’est déjà :

-1 Que les limites fixées sont arbitraires. On ne c’est pas vraiment par qui et à quelle époque elles ont été établies.(1)-page 236 et suivantes.

-2 On nous dit que le principe repose sur la DL50 : la dos e qui tue 50% des animaux soumis à l’expérience. Puis ; cette dose est divisée par mille et ce niveau est considéré comme acceptable. (1) page 250. C’est la quantité de métaux lourds ou de substances chimiques que l’on peut absorber pendant toute une vie en principe sans risque pour notre santé.

- 3 Mais qu’en est-il des enfants dont l’organisme est en formation ce qui les fragilisent particulièrement ? (2)-page 204

D’autant plus qu’ils sont menacés.(3 )page 123, il a été constaté que l’enfant a un coefficient des métaux lourds de 50 % bien supérieur à celui des adultes qui, lui, n’est seulement que de 5 à 10 %. Et dans un repas destiné aux enfants d’une dizaine d’années, on a trouvé 44 résidus de pesticides issus de 36 substances donc 18 cancérigènes possibles. (2) -page 200. Excusez du peu. ; conséquence, entre 1978 et 1997 on a observé une augmentation de 1,1% des cancers chez les enfants de moins de 14 ans. (2)-page 205

-4 qu’en est t-il aussi de la corpulence des consommateurs. : Exemple petit gabarit de 40 à 50 Kg ?

Et pour les femmes en général plus fragiles ? Et celles en gestation ?

-5 Et quant à la sincérité des analyses quand elles sont le fait du privé ? (n’y a-t-il pas éventuellement conflit d’intérêt) (1)- page 178.

-6 De même, avec les conséquences sur la nature et les humains, puisque les études réalisées par les producteurs (et obligatoirement transmises aux instances gouvernementales) ne sont jamais publiées néanmoins, sous couvert du secret commercial.

-7 Et encore-(1) page 285 sous prétexte d’harmonisation des normes, les LMR-(4) sont fixées désormais par la commission européenne .Or, plutôt que de s’aligner sur le plus petit facteur commun, la commission a retenu généralement le plus élevé. C’est ainsi (incroyable) que pour 65% des produits utilisé sen Europe, cette institution a relevé le niveau des résidus autorisés à un chiffre mille fois supérieur. Pas rassurant ; non ?

-8 Et que dire lorsque qu’on lit dans le numéro 25 de l’INRA page 141 que le nombre de métaux et autres substances nocives ne sont même pas recherchés , bien que utilisés en quantité croissante : argent (neurotoxique) platine, tungstène , thallium, résidus de médicaments, : PBDE (5)-.PFOA (6 ) bisphénol A, résidus de détergents( rapport du comité économique et social), des antibiotiques ( utilisés pour protéger des infections les animaux élevés en espace concentrationnaire et qui utilisés en quantité non négligeable , contribue à augmenter l’effet d’antibiorésistance (2)- page 46 , des hormones qui peuvent contribuer comme certains plastiques à la dégradation de la fertilité humaine en diminution de 50 % depuis 50 ans, et qui agissent a des doses incroyablement faibles de l’ordre d’une partie par trillion, (soit mille fois inférieures à une partie par milliard).

L’on sait aussi que pour les médicaments, au delà de cinq prises différentes par jours, le médecin est incapable dans supputer les conséquences qui peuvent s’ensuivre nt dans un organisme humain Alors dans le même ordre d’idées lorsque qu’il y a présence en parallèle de dizaines de polluants qui peuvent se renforcer par l’effet de symbiose, peut -il être possible de concevoir le niveau d’intoxication qui peut en résulter-(1)- page 474, pour les consommateurs de végétaux cultivés sur des terres souillées par ces épandages ?

-9 Il y aussi à dire sur les normes applicables. Et effet, les systèmes d’analyses ne sont pas tous les mêmes et, suivant le protocole de chacun, on peut trouver des différences notables entre les un et les autres pouvant varier dans les résultats dans des proportions de 1 à 5 ; quoi se fier ? (réf dossier de l’environnement de l’INRA n : 25, page 76, 78.

-10 De plus, les normes varient d’un pays à l’autre : en France : le chrome : 1000 milligramme par Kg de matière sèche, Pays bas : 75 milligrammes seulement.

-11 Même en France, quelques fois des modifications considérables sont édictées : exemple, le deséthylatrazine (métabolite de cet herbicide : Atrazine) est autorisé désormais à 200 fois la dose antérieure. (Instruction ministérielle du 9/12/2010.

- 12 Enfin, force est de constater qu’il n’est tenu aucun compte des capacités d’absorption individuelles en métaux lourds où autres phytosanitaires des végétaux utilisés dans l’alimentation qui peuvent varier dans des proportions importantes. C’est ce que constate le dossier de l’INRA n : 25 (page 51) qui révèle que le blé est capable de concentrer certains métaux lourds en quantité non négligeable.

En conclusion sur ce point ; on ne peut que rester dubitatif .Peut-on faire confiance sans réflexion critique aux normes préconisées, quelles qu’elles soient ?

Pas étonnant que dans ces conditions, un certain nombre d’organismes, de communes, voire de cultivateurs refusent les épandages. C’est souvent le cas dans des exploitations agricoles de Seine et Marne, excessivement sollicitées.

A la fin des années 90 suite à nos informations une quinzaine de communes du val, s’étaient elles aussi prononcées contre .Et même certains acteurs de la filière agro alimentaire : (dossier INRA page 142) refusent eux aussi les végétaux récoltés sur les terres d’épandage, ou ne les acceptent que sous des conditions strictes (sucreries) ou très inférieures aux recommandations officielles (établissements Bonduelle).

La FNSEA et le CNJA pour leur part, appellent au boycott des épandages depuis juin 1999, (courrier de l’INRA, signé Alexandre Dudkousky : article épandage des boues des STEP d’eaux usées.

Divers pays, dont la Suisse (courrier de L’INRA page 143) imposent des normes volontairement tellement draconiennes, quelles sont pratiquement impossibles à respecter. Dans des proportions un peu moins sévères ; il en est de même en Belgique (Flandres) et Pays bas, (INRA n : 25).

Toutes ces observations mettent en cause bien sûr, le principe même des épandages. Il y aussi à dire sur les conditions d’exploitation des déchets par le producteur.

a) L’élimination est concentrée en grande partie sur les terre du val Ces sols sont pour la plupart composés d’alluvions, donc de terres légères qui n’offrent que peu de résistance à la pénétration des toxique subsistants s’infiltrant dans les eaux de nappe. N’y a-t-il pas danger pour la ressource en eau potable déjà fragilisée par les pesticides de toutes sortes utilisés par les agriculteurs ?

b) D’autant plus (constatation relevée suite à l’examen des cartes des lieux d’épandages retenues) rien n’est dit sur le sens d’écoulement à l’aplomb des parcelles agrées pour la réception des boues (déficience d’information inacceptable à notre avis pour l’appréciation des risques)

c) Et ceci d’autant plus , et à notre stupéfaction, que certains des périmètres rapprochés des protections des puits de captages sont réduits à la dimension d’un mouchoir de poche et quelque fois même, le périmètre éloigné est inexistant .Il y a même des épandages en zone de protection à leur limite extrême. Qu’est ce que cela signifie ?

En fonction de tous les inconvénients relatés et des insuffisances constatées, nous sommes donc amenés à faire les propositions suivantes qui nous paraissent beaucoup plus sécurisantes tout en restant aussi valorisantes .Il existe au moins trois procédés qui permettent de se défaire de ces déchets dans de bien meilleures conditions.

-1 Elimination par lit fluidisé rotatif (usine d’Arrabloy –Loiret) supprime la quasi-totalité des toxiques existants mais laisse subsister un reliquat de déchet ultimes.

-2 Le procédé vBc 3000 utilise les boues en adjonction d’argile pour la confection de matériaux de construction. en les mélangeant pour partie avec des argiles tout en permettant de produire de l’énergie calorifique et de l’électricité.

3- L’oxydation par voie humide (OVH) Qui permet de réduire les boues sans combustion donc sans fumées (absences de dioxines, furanes, Co) : pas de lixiviats des métaux lourds .Subsiste seulement un déchet sableux de 10%

En conclusion, dans un pays ou quoiqu’en dise la propagande officielle qui s’acharne à prétendre que l’espérance de vie augmente de 3 mois par an alors qu’en fait , elle stagne depuis 10 ans à deux mois un tiers , ce que constitue les prémisses d’un prochain retour en arrière et ce qui est déjà le cas aux Etats Unis , le pays qui nous précède toujours ( le Monde du 21/01/2011).ce qui démontre que l’état de notre environnement ne s’améliore pas, bien au contraire ; Preuve subsidiaire, la France est en tête du peloton international des maladies cancéreuses avec 366 nouveaux cas / an pour 100000 personnes dont cancer du sein, 99,7 et 118,3 cancers de prostate En parallèle, l’espérance de vie en bonne santé baisse en France selon une étude récente de l’INED : 61,9 ans en 2010 pour l’homme au lieu de 62,7 en 2008 et 64,6 ans à 63,5 ans pour les femmes sur la même période, soit 8 mois de perte sur deux ans, ce qui est considérable

Alors, n’aggravons pas encore une situation très dégradée par des pratiques irresponsables, finissons en avec toutes ces méthodes qui portent atteinte a notre environnement. Notre avenir est déjà menacé, n’aggravons pas les dégâts.

Messieurs les commissaires enquêtes nous vous soumettons des possibilités alternatives. Vous avez le choix, prenez vos responsabilités, prononcez vous avec fermeté contre ces épandages qui doivent cesser au plus vite dans notre pays.

Pierre Pothée secrétaire du MNLE 45

1 voir ouvrage « Notre poison quotidien » édition Arte

2 Le « livre noir » de l’agriculture, édition Fayard février 2011

3 « Menace sur nos neurones », édition acte sud août 2011

4 limite maximum de résidus

5 retardateurs de flamme bromés

6 composés fluorés

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